Julia et Priscilla
J´ai rencontré des amis dans la
rue. Tout a commencé alors que j´attendais ma jeune amie
Française, la belle Julia Lazarotto qui me visitait de
Grenoble. Elle a son beau chapitre car je l ai rencontré
aux noces de mon amie d´enfance Médard Thionet. À City
Terminalen, la gare centrale de Stockholm une très jolie
mignonnette de fille noire (et pas black je vous prie,
j´écris en français) avec de grands yeux pétillants me
dévisage. Je croise son regard et elle ose me demander
est-ce que je suis la dame qui fait la pub d´IKEA à la
télévision. Lorsque j´acquiesce, elle me dit qu´elle rêvait
de me rencontrer et qu´elle avait deviné que j´étais
antillaise. Je suis toujours fascinée par l´éclat des gens
qui réalisent leur rêve. Le rêve. Cette vision phénoménale
qui se manifeste par la réalisation, rime de la décision.
Au fil de la parole qui amène la parole, elle me dit
s´appeler Priscilla Paulmin d´origine Martiniquaise, née en
Nouvelle Calédonie.
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De ce pays je ne connaissais que le révolutionnaire
Jean-Marie Tjibaou. Nous nous exposons spontanément : elle
me parle de son père commandant de Police ... comme celui
de Julia. Sa mère a une boutique de produits tropicaux. La
mère de Julia travaille dans une boutique de prêt à porter
de luxe. Elle a vingt-trois-ans. Julia aussi. Sa mère a un
fils d´un premier mariage. Celle de Julia aussi. Elle
prépare un master business à Karlstad. Julia aussi à
Grenoble. Elle est la seule fille de ses parents. Julia
aussi. Oh si ! Non. Je ne crois pas hasard. Je m´amuse, je
me divertis, je me recrée... cette recréation transmutante
et divine, mais ne joue point aux jeux d´argent et encore
moins au jeu de vilain.
Julia et Maxette
Priscilla et son pere
Bienvenus en Suède
Voilà qu´arrive le car de
l´aéroport. Une qualité de belle femme noire métisse
indienne, super sexy en jean de marque, débarque avec un
bel homme chocolat au lait à l´afro blanc comme du coton,
en compagnie de Julia resplendissante et pleine de sourires
comme d´habitude. “Bienvenus en Suède! Byenvini an Syèd!”
je lance au trio surpris. Dans la foulée, ils sont ébahis.
Je m´insinue dans leur étonnement pour glisser mes
coordonnés à Priscilla. “Si vous avez besoin de quelque
chose, appelez moi et je le pense !” avant de disparaître
avec ma Julia. La semaine d´après fût très occupée à
recevoir ma Grenobloise. Julia est enjouée, gaillarde,
paillarde, bonne vivante, très bien éduquée et je n´exagère
pas. Elle est cultivée, a énormément d´humour car pour
vivre ne serait-ce que quelques heures avec moi, il faut en
avoir une bonne dose. Demandez à mon mari Malte (rire).
Nous apprenons à nous connaître. Julia est vigilante. Très
vigilante et ne manque pas de souligner qu´elle tient cela
de son policier de père. Elle fréquente les hommes au même
niveau que les femmes. Sans ambiguïté. Une force que les
femmes ne puisent que dans l´éducation d´un père discipliné
et souvent sévère car pour apprendre à se comporter avec
les hommes, il faut déjà un savoir-faire avec son père. Ce
n´est pas facile. Oh que non! Ni pour le père ni pour
l´enfant. En sachant que la plupart des hommes n´élèvent
pas leurs enfants, c´est une éducation précieuse dont Julia
est consciente. Et Julia adore ses parents. Elle les
connaît très très bien et les aime tels qu´ils sont. Son
instruction générale et heureusement pas trop académique,
entretient son intelligence du cœur. Une rareté chez une si
jeune personne. Je m´autorise le droit de me tromper. Un
état qui aiguise mon intuition et ma force intérieure. La
parole amène la parole est une expression créole. Julia,
mon mari Malte et moi avons fait la croisière d´ Helsinki.
Nous nous sommes tout simplement éclatés de rires, de
danses, de shopping, de conversations divines et tout
simplement d´être ensemble.
Liline ki non a-y
À notre retour de la Finlande, au
bout du fil nous entendons la beauté Calédonienne annoncer
que ses parents veulent visiter la ville sous la protection
de St Erik : Stockholm. Qu´à cela ne tienne, j´organise une
fête chez Pierre Morency, le sculpteur Canadien de bois
précieux à Fjäderholmarna (L´île des Plumes) à vingt
minutes de la capitale en bateau. Pierre est végétarien, de
la gentillesse légendaire canadienne et aime la fête. Nous
nous retrouvons tous dans son atelier transformé en zouk
cosmopolite où toutes les races se côtoient dans une
senteur boisée au son de la musique antillaise que je
distribue. J´apprends que Priscilla et ses parents habitent
dans un grand hotel, mais en dehors de Stockholm. Sa mère
Jocelyne surnommée Liline, et moi, nous sommes reconnues
d´emblée par le rire, le même humour et la chaleur qui
caractérisent les vrais Antillaises, celles qui ne font pas
de chichi. Julia partant le lendemain, je leur propose un
matelas dans mon bureau, dans notre appartement sur l´île
du roi, au milieu de la ville, ajouté du bon guide que je
suis et de bons repas. Faire la cuisine pour mon mari et
les gens que j´aime est une passion. Il m´a fallu d´abord
convaincre Raoul le père commandant, à qui je fis le charme
des antillaises d´antan. En chantant en chœur qu´ils
avaient fait le tour du monde, mais que c´était la première
fois que quelqu´un leur faisait cette proposition,
Jocelyne, Raoul et Priscilla emménagèrent dans notre antre
et notre aventure Nouvelle Calédonienne commençait. Nous
passions la petite famille et moi la journée à sillonner la
ville de Stockholm, cependant que la nuit, Jocelyne et moi
nous nous découvrions. Nous parlions de tout sans
emballage. Qu´est-ce que nous avons ri ! Sa complicité avec
sa fille est épatante. Priscilla née en Nouvelle Calédonie
est plus Antillaise que les jeunes Antillaises que j´ai
rencontré. Elle parle le gros créole. Elle danse le gwoka,
la quadrille, la biguine, la mazurka... quant au zouk c´est
taisez-vous ! Voyez Erik Sandhill. le spécialiste du zouk
en Suède ! Elle ose poser des questions dans tous les
domaines. Elle prend. Elle donne. Elle avale. Elle laisse.
Telle mère, telle fille. J´ai rarement vu quelqu´un grandir
aussi rapidement en une année. Son désir ardent de réussite
spirituelle, matérielle, professionnelle et relationnelle
bien partagé avec... Julia qui d´autre? est exceptionnel.
Ces jeunes personnes tout simplement m´époustouflent et en
vieille renarde, je ne suis pas facile à époustoufler.
Avant de continuer, je souligne qu´elles ont toutes les
deux réussi leur master business avec mention. Oui !
Mention! Les voilà Mètalafè c´est à dire Maître dans leurs
propres affaires. Attention ! C´est formidable ! Depuis,
Priscilla est la fille de la maison. Sa mère nous a tant
fait miroité la Nouvelle Calédonie comme le paradis que
planifiant un tour du monde, nous y voilà. Sé nou menm´ki
la.

Maxette et Malte